2 jours à Etretat
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Week-end à Étretat : impressions et volupté

Il arrive toujours un moment de l’année où le besoin de vacances ou d’une escapade se fait ressentir. Récemment, nous avons découvert la Zélande, Cologne et Paris ; et après un trimestre fatiguant au boulot, nous avions grandement besoin d’une pause. Je vous parlais d’ailleurs récemment de mon envie de voir Étretat. Eh bien voilà : en route pour la Normandie et la Côte d’Albâtre.

Jour 1 : Étretat, le haut des falaises tout en nuances

J’adore les road trips, mais je ne suis pas une grande amatrice des voyages en voiture sur l’autoroute qui ne nous laisse entrevoir que le bitume et les zones commerciales. Depuis notre retour de Norvège, où toutes les routes sont charmantes et finissent toujours bien par longer un fjord ou traverser une dépaysante étendue de nature, nous sommes devenus exigeants en matière de voyage et de découvertes. Cependant, il faut bien avouer que pour se rendre sur les côtes normandes, il n’y a que peu d’alternatives, d’autant que notre but était de profiter de la destination et non pas du voyage (une fois n’est pas coutume) !

Nous prenons donc la route pour environ 4 heures depuis Bruxelles. Le trajet n’est pas désagréable, et l’autoroute traverse pas mal de champs On voit au loin de petits bourgs, pas mal de clochers : le soleil est de la partie et fait tout scintiller de cette lumière de printemps que j’aime tant. En quelques heures, nous sommes donc à Étretat et nous ne sommes visiblement pas les seuls à avoir pensé à cette station balnéaire pour le week-end… De la foule non plus, nous n’avons plus l’habitude ! 

Gaby (notre carrosse) trouve sa place sur un petit parking presque désert, et nous sommes prêts à attaquer la journée ! Nous traversons le village, passons devant la maison de Maurice Leblanc, le Clos d’Arsène Lupin, empruntons la petite artère piétonne, où l’on retrouve le marché couvert et la Salamandre, pour finalement arriver sur la petite digue qui nous offre déjà une magnifique vue sur l’aiguille creuse, la porte d’Aval et les falaises d’Amont. Le temps est magnifique, nous nous sommes couverts de peur d’avoir froid en ce début de printemps, mais nous sentons que nous n’aurons pas besoin de toutes ces couches.

Vue depuis les Falaises d’Amont

Les falaises d’Aval

Il est treize heures quand nous commençons la balade sur le haut de la falaise qui surplombe la porte d’Aval et qui longe le golf. Très vite, à la montée, le paysage change, et la vue évolue. On prend de la hauteur, et la mer remonte pour revenir lécher le pied des falaises. De petits caps se dessinent et malgré la présence de nombreux touristes (pour la majorité français en cette période), notre patience nous offre des moments plus calmes et des vues dégagées vers les falaises d’Amont. Nous marchons calmement de cap en cap, jusqu’à larguer la foule derrière nous.

On aperçoit le phare d’Antifer qui se dresse au loin et on se dit que la balade jusque-là pourrait être sympa, mais probablement longue, donc nous décidons de faire demi-tour afin d’explorer les falaises d’Amont. La vue depuis les falaises avec ce temps clair et dégagé est très impressionnante. L’eau se teinte de nuances turquoise et tranche avec les nuances de blanc, de beige et de gris des falaises et des galets de la plage. Toutes ces nuances sont coiffées du vert de la végétation avec laquelle elles cohabitent.

Vue sur la plage du Tilleul depuis les falaises d’Aval

Il n’est pas étonnant que peintres et auteurs aient trouvé ici leur inspiration. Si j’avais su peindre ou dessiner, je me serais volontiers assise là, en fin de journée, au point le plus éloigné que nous avons rejoint, dans cette lumière doucement dorée des fins d’après-midi de printemps pour laisser libre court à mon imagination. Mais, à défaut de créer, je me suis contentée de les fixer avec mon appareil à souvenirs. Et ce n’est déjà pas si mal !

L’Aiguille creuse
La Manneporte

Les falaises d’Amont

Si nous voulons explorer les falaises d’Amont, nous n’avons pas le choix : nous devons faire demi-tour et reprendre le petit sentier jusqu’à la digue pour ensuite reprendre notre balade sur les hauteurs. L’ascension de la falaise d’Amont est moins facile : après une volée d’escaliers, la pente est raide. Je me fais dépasser par des petits enfants en pleine forme, mais je m’accroche !  On fait une pause à mi-chemin plus ou moins pour profiter un peu de la vue sur les falaises d’Aval et l’aiguille. Les nuages dansent avec le soleil et nous offrent un joli spectacle d’ombres et de lumières.

Vue sur l’Aiguille depuis les falaises d’Amont

Une fois arrivés en haut, on découvre de près la petite église que l’on voyait au loin depuis notre arrivée. Elle a l’air très petite en effet, mais n’est pas ouverte. Juste derrière s’étend un parking (vous me trouverez peut-être exigeante, mais un parking sur la falaise si proche du sentier de promenade et des lieux touristiques, c’est quand même dommage – il faut bien avouer que ce qui me gêne le plus, c’est qu’au soleil les carcasses brillent, et d’où que l’on soit, on ne peut pas ignorer cet étalage de tôle qui gratte le dos de la charmante petite église).

Cependant, une fois le regard tourné vers la Manche et quelques mètres parcourus sur les falaises, les voitures ne sont plus qu’un mauvais souvenir. De ce côté se trouve le départ de la promenade du Chaudron (que nous n’avons pas faite, mais qui est, paraît-il, très jolie). Nous flânons encore quelques minutes : les falaises s’étendent au loin, et la journée ensoleillée nous permet de voir assez loin sur la côte. À la descente du soleil, la craie nous renvoie de nouveaux reflets, et la mer qui est montée nous offre une tout autre valse avec ces vieilles dames. La balade de ce côté des falaises est sûrement très jolie, mais nous devons faire demi-tour et rentrer calmement à la voiture afin de rejoindre notre logement, à Thiétreville, à 30 kilomètres d’Étretat (oui, le samedi, la station balnéaire est courue, et tous les touristes ne sont pas aussi spontanés que nous !).

La journée se termine à Etretat

Première nuit

Toutefois, on ne regrette pas les quelques kilomètres parcourus, car nous nous retrouvons dans un clos normand, une magnifique bâtisse décorée avec goût et tenue par une dame délicieuse qui nous donnera de bonnes adresses pour le dîner à Fécamp (mais Valmont était aussi une option), de bons tuyaux pour découvrir la région, et de l’énergie pour la journée. Si vous souhaitez dîner à Fécamp, réservez, les bons restaurants sont petits et vite complets.

Chez Nathalie, nous nous sommes retrouvés dans un petit cocon enveloppé de verdure et de douceur de vivre. Nous y avons passé une merveilleuse nuit dans le calme de la campagne et y avons pris un petit-déjeuner maison absolument délicieux (le cake, la confiture et le yaourt maison étaient superbes et nous ont bien calés pour la journée) ! La maison a un charme fou, et la propriétaire n’a pas été avare d’informations sur son histoire (très intéressante qui plus est). C’est le genre de lieu dans lequel je voudrais me lover et ne plus repartir. Chez Nathalie, nous nous sommes sentis un peu comme chez nous. Accueillis et chouchoutés, comme on ne l’est pas dans les hôtels.

Jour 2 : Étretat vu d’en bas, 50 nuances de beige

Sur les conseils de notre hôte, nous prenons la route du littoral vers Yport, où nous nous arrêtons. Toute petite plage, flanquée de falaises de part et d’autre, la petite digue est charmante, habillée de ces petites cabines blanc et bleu. Des bateaux sont en cale sèche sur les galets ; ils attendent que leurs propriétaires les tirent jusqu’à la mer pour aller pêcher.

Yport

Nous nous arrêtons aussi à Vaucottes, où l’on découvre un hameau de quelques maisons et leurs magnifiques jardins. Une grande maison de maître du bord de mer est à vendre, et on se prend à rêver d’une reconversion… Au bout du chemin, une toute petite plage, à la manière d’une crique de nouveau flanquée de falaises de part et d’autre, invite à la promenade. En ce dimanche matin, le petit village n’est pas assailli de voyageurs ou de randonneurs, mais les nombreuses interdictions de stationner le long de la route laissent penser qu’aux beaux jours, ou en période de vacances, il y a de l’affluence.

Pour cette deuxième journée, et après notre petite balade à Yport et à Vaucottes, nous avons prévu de nous promener aux pieds des falaises, en passant par le trou de l’homme et le tunnel qui nous emmène (presque) au pied de l’aiguille creuse. Je vous avoue ne pas être une grande fan de la hauteur, mais ne pas non plus être très à l’aise à l’idée de me retrouver dans des tunnels remplis d’eau la moitié du temps et aux pieds de falaises de plusieurs mètres de haut. C’est un peu le vertige à l’envers, la peur de ce qui pourrait nous tomber sur la tête. Mais qu’à cela ne tienne, cette balade vaut largement la peine !

Balade aux pieds des falaises d’Étretat

Après nous être engouffrés dans le trou de l’homme, nous montons par une petite échelle pour rejoindre le tunnel.

Attention : les horaires de marées sont indiqués, et les précautions également. Ne vous y aventurez pas en dehors des heures conseillées, la marée monte vite et de manière inégale. Si bien qu’on peut très bien avoir l’impression que la mer est encore loin à certains endroits, et être déjà coincés à d’autres. Il est inutile de prendre des risques.

De l’autre côté du tout petit tunnel, nous voici sur la première plage couverte de gros galets bien lisses. On est au plus proche de l’Aiguille. Elle est très jolie aussi vue de près. Se dressant fièrement face à la falaise, les pieds dans l’eau et la tête dans les nuages. Il n’est pas aisé de marcher sur de gros galets, donc je vous conseille des petites chaussures de marche (et waterproof c’est encore mieux) afin de ne pas vous faire mal et de ne pas mouiller vos chaussettes.

Jusque-là, c’est la partie très simple. Après ça se corse un petit peu, si vous êtes un baby-aventurier comme moi ! Il faut trouver appui sur les rochers humides et glissants pour pouvoir accéder à la magnifique Manneporte. Avec l’aide de mon amoureux, je me suis hissée sur la plate-forme rocheuse, mais seule, il faut bien avouer, que j’aurais galéré, surtout avec l’appareil photo accroché à mon cou.

Une fois sous l’arche, le bruit des vagues qui claquent contre les parois et s’engouffrent dans les trous formés par l’érosion est assez impressionnant. L’écho est intense, si bien qu’on croirait que le bras de l’arche qui se trouve dans l’eau est creux et que toute la puissance de la mer vient trouver écho en elle. C’est à la fois beau et terrifiant.

La Manneporte

Nos efforts s’arrêteront à quelques mètres de là, après avoir descendu (et rapidement remonté) l’échelle qui nous permet de rejoindre la plage qui se trouve de l’autre côté de la Manneporte. Nous n’avons pas voulu pousser notre expédition plus loin. D’une part, de peur de ne pas revenir suffisamment rapidement pour la marée montante et d’autre part, parce que l’escalade du rocher suivant ne se faisait pas grâce à une échelle rouillée, mais à l’aide d’une corde élimée. Nous apprendrons plus tard qu’au-delà de ce point se trouve la plage du Tilleul et que sur cette plage, il est possible de remonter sur les falaises et de reprendre le sentier de randonnée sur celles-ci.

Attention : il est possible que vous aperceviez plus tôt une volée d’escaliers qui mènent à un sentier qui semble presque être parallèle aux falaises, mais on nous a déconseillé de l’emprunter (d’ailleurs, du haut des falaises, un panneau interdit l’accès à la descente).

Sur le chemin du retour, nous prenons le temps de déjeuner sur la plage, assis dans les galets face à la mer. Hier, nous nous pavanions en t-shirt sur les hauteurs, mais aujourd’hui au bord de la mer, les températures sont frisquettes, et nous supportons bien nos couches de vêtements et notre coupe-vent.

Les Jardins d’Étretat

Notre promenade sur la plage terminée, nous entamons de nouveau l’ascension de la falaise d’Amont pour aller visiter les Jardins d’Étretat. J’avais lu des avis positifs sur d’autres blogs, et notre hôte nous avait chaudement recommandé la visite ce matin. L’entrée est à 8 € par personne. Ne vous attendez pas à une foison de couleurs : le jardin est essentiellement boisé et composé d’arbustes. Nous y sommes allés au tout début du printemps, et les seules fleurs du jardin étaient des orchidées et quelques camélias. Il n’empêche que la balade vaut le détour.

Le jardin se veut parcours d’artistes et est lui-même une œuvre d’art. Les buis sont finement taillés, chaque arbuste est à sa place, et les œuvres sont originales, recherchées, mais sans être inaccessibles. Ma préférée étant les représentations physiques des vibrations créées par le mot « ART » prononcé en plusieurs langues et accrochées aux arbres du jardin. Très poétique.

Deuxième nuit

Ce soir-là, nous logeons dans une maison d’hôtes à Étretat-même. Une ancienne maison bourgeoise rénovée avec goût et qui rend toute l’atmosphère de la station. Le décor est chaleureux et tendance : les teintes de bleu et de vert s’y déclinent en un nuancier allant du bleu ciel au vert émeraude. L’accueil y est charmant, et Estelle, notre hôte, n’est pas avare de conseils sur la visite des alentours. Le Castel est un endroit exceptionnel, avec un riche passé, et il est intéressant de le découvrir. Notre hôte nous a aussi recommandé l’excellent restaurant/poissonnerie « Marie-Antoinette », où nous avons dégusté une entrée, un plat et un dessert absolument délicieux pour un bon rapport qualité/prix !

Au petit matin

Quel bonheur le lendemain matin de se réveiller avec la vue sur la mer et sur la petite église qui surplombe la Manche. La lumière y est douce, et les mouettes profitent du calme matinal pour nous offrir un concert. C’était un lundi matin, et il faut bien admettre qu’il n’y a pas meilleure façon de commencer la semaine…

Lundi matin sur la Côte d’Albâtre

Le petit-déjeuner était inclus dans la nuitée, et nous n’avons pas été déçus. Tous les produits sont locaux et certains sont faits maison. De quoi prendre des forces pour la journée. Ce matin, nous ne sommes pas pressés, nous profitons du petit-déjeuner et traînons tranquillement afin de goûter à tout.

Le temps est idéal : ensoleillé et 20 degrés ! Les premiers jours de printemps sont là, et on profite d’être en Normandie pour reprendre la route et faire le détour par Giverny avant de rentrer en Belgique.

Avant notre départ, l’heure est au bilan. Deux magnifiques journées ensoleillées et même chaudes en ce début de printemps, qui nous ont permis de prendre l’air, de nous promener longuement sur les falaises et aux pieds de celles-ci. Nous avons encore des balades à faire et des choses à découvrir dans la région, mais ces deux jours à Étretat et sur la Côte d’Albâtre auront été un bel aparté avant de pouvoir prendre nos congés. Nous y avons bien mangé et rencontré de belles personnes, nous accueillant dans de belles maisons, chargées d’histoire. Nous avons fait une pause, pris le temps de respirer longuement et de profiter de l’instant.

Êtes-vous déjà allé à Étretat ? Avez-vous apprécié ? Avez-vous combiné votre escapade avec une (ou plusieurs) autre(s) ville(s) de la Côte d’Albâtre ou de la Côte d’Opale ? Donnez-moi vos avis et faites-moi part de vos bons plans ! Si vous connaissez la Normandie, que me conseilleriez-vous pour notre prochaine escapade ?

Pour aller plus loin

En Normandie, et à proximité, vous pourriez aimer visiter :

  • Rouen
  • Honfleur
  • Deauville
  • Le Havre
  • Veule-les-Roses
  • Giverny

Vous pourriez aussi envisager de descendre ou remonter (si vous êtes Belges ou du Nord de la France) par la Côte d’Opale :

  • Le Cap Gris-Nez
  • Le Cap Blanc-Nez
  • Boulogne-sur-mer
  • Le Touquet
  • Saint-Valéry-sur-Somme
  • Le Crotoy

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